Cathétérisme bilio-pancréatique
Qu'est-ce que le cathéterisme bilio-pancréatique ?
La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique ou CPRE, est une technique endoscopique qui est utilisée pour examiner et traiter les situations pathologiques de l’arbre biliaire, des canaux pancréatiques, et de la vésicule biliaire. Les canaux biliaires sont des canaux drainant la bile du foie et de la vésicule biliaire; les canaux pancréatiques drainent le pancréas. Ces deux canaux se jettent dans le duodénum, qui est la première partie de l’intestin grêle.
Cet examen est réalisé par un gastro-entérologue expérimenté évoluant sur un plateau technique multidisciplinaire.
Pourquoi réaliser une CPRE ?
Une CPRE peut être effectuée pour de nombreuses raisons. L’indication la plus fréquente est le traitement des calculs formés dans les voies biliaires et venant l’obstruer. Toutefois, d’autres pathologies biliaires ou pancréatiques (anomalie congénitale, rétrécissement tumoral ou inflammatoire, pancréatite chronique…) peuvent amener à proposer cet examen à visée diagnostique mais surtout thérapeutique (prothèse). Par exemple, la CPRE est utilisée pour traiter une obstruction des voies biliaires induite par des tumeurs telles que le cancer du pancréas. Il est souvent pratiqué une échoendoscopie bilio-pancréatique avant réalisation du cathéterisme afin d’affiner le diagnostic étiologique.
Quelles sont les complications potentielles de la CPRE ?
La CPRE est une procédure bien tolérée et efficace. Cependant, comme tout geste endoscopique thérapeutique, plusieurs risques y sont associés. Vous pouvez discuter avec votre médecin des risques potentiels avant la procédure.
-
Des saignements peuvent survenir, en particulier si le sphincter de la papille est coupé (sphincterotomie). Le saignement est habituellement minime et se résout de lui-même. Si cela se produit au cours de la procédure, il peut être traité d’emblée endoscopiquement (placement d’hemoclips, injection d’adrénaline, ou utilisation de cautérisation…).
-
Une infection de la bile (angiocholite) peut se produire, surtout en présence de voies biliaires non ou mal drainées. Une antibiothérapie peut être nécessaire et souvent un drainage prothetique est réalisé.
-
Une pancréatite (inflammation du pancréas) a lieu chez 3% à 7% des patients bénéficiant d’une CPRE. Elle se manifeste par une douleur abdominale transfixiante et une élévation enzymatique pancréatique (lipase).
-
Une perforation (déchirure) de l’oesophage, de l’estomac, ou de l’intestin grêle peut survenir. Bien que ce soit une complication rare, souvent traitée médicalement, une intervention chirurgicale peut être parfois nécessaire.
-
Réactions indésirables liées aux produits d’anesthésie.
Comment est réalisée la CPRE ?
La CPRE est effectuée par les gastro-entérologues qui sont spécialement formés à cette technique. L’endoscope, long tube flexible avec une caméra et une lumière à l’extrémité, est spécifique avec vision latérale: duodénoscope.
Cette technique nécessite une anesthésie générale de courte durée. L’examen est pratiqué sur une durée d’environ 30 à 60 minutes. L’endoscope est placé dans la bouche et avancé dans l’œsophage, l’estomac, puis dans le duodénum. Il est positionné en regard de la papille majeure, où s’abouchent voie biliaire et canaux pancréatiques. Un cathéter plastique est glissé à travers la papille. Un liquide de contraste (matériau radio-opaque) est ensuite injecté dans le catheter, et des radiographies sont prises. On obtient un cholangiogramme détaillant l’arbre canalaire bilio-pancréatique. Par cette technique, l’endoscopiste obtient des informations sur d’éventuels blocages, calculs, tumeurs, rétrecissement inflammatoire. Si des anomalies sont constatées, le médecin peut effectuer un geste de drainage biliaire.
Par exemple, en présence de calculs, la papille peut être élargie (sphinctérotomie) permettant l’extraction spontanée ou mécanique.